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MA MAISON SUR LA CÔTE D'AZUR
14 octobre 2013

LAMPEDUSA, EUROPE, MONDE

 

LA GRANDE NOIRE

 

Ce billet aurait dû traiter d'un sujet bien plus "léger" que je proposerai peut-être le mois prochain, car entre temps il y a eu Lampedusa...

L'énième Lampedusa avec, pour faire la différence, l'insoutenable nombre de morts : femmes, enfants, jeunes, moins jeunes, noyés dans le noir d'un Mare Nostrum qui n'a pas voulu être le leur.

En tant que Citoyen du Monde et, accessoirement, Européen, Italien et Sicilien - cette liste pouvant être inversée - je suis encore une fois bouleversé et révolté. Honteux, pourrais-je ajouter si les Siciliens n'avaient pas fait l'impossible pour sauver le plus grand nombre de ces malheureux, ou recueillir leurs corps.

Même si en Italie, et fort probablement ailleurs, d'autres voudraient mitrailler ces bateaux de l'espoir et/ou du désespoir, ce ne sont pas des armes ni des munitions, que les habitants de la première porte du monde qu'on dit civilisé demandent à l'Italie et à l'Europe.

Connaissiez-vous la lettre que Giuseppina Maria Nicolini, maire de Lampedusa à peine élue, avait écrit à l'État ? Voici sa conclusion, tirée de la version intégrale française que vous pourrez lire dans un article de Médiapart :

« […] si ces morts sont seulement les nôtres, alors je veux recevoir les télégrammes de condoléances après chaque noyé que l'on me "livre". Comme s'il avait la peau blanche, comme s'il s'agissait d'un fils noyé pendant les vacances. »

Comme s'il avait la peau blanche, comme s'il s'agissait d'un fils...

Mais les peuples d'Europe et du Monde, notamment ceux des "Grands Pays" et des ex (?) empires coloniaux ayant dépossédé ces populations de leurs ressources et, bien souvent, de leur dignité, seront-ils sensibles à ces mots simples et tout simplement humains ? Sont-ils assez mûrs et fraternels pour considérer comme leurs fils ces pauvres corps dont la peau n'est pas tout à fait blanche ?

Ou - pour faire encore plus simple - sont-ils capables, ces peuples si attirés par le dernier smartphone ou le plus gros 4x4, de se mettre une seconde à leur place ? Comprennent-ils qu'une autre naissance, un autre destin, aurait pu faire d'eux ces noyés de la Grande Noire ?

On peut craindre les réponses d'une grande partie de ces privilégiés : nous ne sommes pas à leur place et, quant à leur mort, encore faut-il qu'elle vaille quelque chose, la vie d'un humain du Tiers Monde ; et même du nôtre, plongé dans tant d'atrocité...

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