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MA MAISON SUR LA CÔTE D'AZUR
21 février 2015

ET VOTRE FILM, SIGNOR PRESIDENTE ?

 

S

 Sergio Mattarella et Matteo Renzi (*)

 

« Ecco », dirait le père du "Rital" François Cavanna, l'Italie a son douzième président en la personne de Sergio Mattarella. Président de la République, bien entendu, puisque celui du Conseil - Matteo Renzi, qui a proposé aux deux chambres le nom de cet estimé ancien ministre et juge constitutionnel - est déjà en place depuis quelques temps pour le bonheur de (presque) tous les médias italiens et étrangers.

Voilà d'ailleurs pourquoi cette élection n'a pas vraiment fait la une dans certains pays (dont la France) attachant moins d'importance au chef de l'État qu'à celui de l'exécutif, les deux étant la même personne dans l'Hexagone...

Que penser et que dire, à part ça, de Sergio Mattarella ? Dès son élection, il s'est dit prêt à écouter les soucis - et même la souffrance - de ses compatriotes ; et, premier acte admirable de son mandat, il s'est rendu aux Fosses Ardéatines rendre hommage aux victimes de la barbarie nazie.

Ceci dit et reconnu, je ne peux que proposer ses profils Wikipédia français et italien, et répéter ce qu'ont dit de lui, à chaud, les experts en la matière : il a l'air sobre et gentil, il n'est pas très loquace et... on attend de le voir à l'œuvre en tant que chef de l'État pour en dire davantage.

Ah ! J'oubliais presque de souligner que, comme vous venez peut-être de le constater sur Wikipédia, Sergio Mattarella est Palermitain comme votre auteur-bloggeur : heureuse coïncidence qui est en outre, pour un président de la Botte, une première absolue.

Mais en dépit de cette comparaison géo-biographique, je dois avouer qu'à la veille du vote, ma modeste préférence allait à un autre candidat. Il s'agit de Stefano Rodotà dont voici également, pour ceux qui voudraient en profiter, les entrées Wikipédia française et en italienne...

Personnalité hautement institutionnelle et candidat aux précédentes présidentielles, le Professeur Rodotà n'est pourtant pas un politique comme les autres ou, si l'on veut, "autant" que les autres : dans le sens qu'il croit moins aux partis qu'à ce qu'il définit comme une « coalition sociale » composée par les mouvements associatifs les plus indépendents et progressistes du Pays. C'est probablement en réaffirmant avec force cette idée à la veille du vote, que cet "homme de valeurs" a déstabilisé et/ou indisposé tant la gauche officielle que celle qui ne se voudrait pas « molle » ; et, de ce fait, renoncé à la plus haute charge de l'État.

Voilà qui est à la fois tout à fait compréhensible et bien dommage, m'étais-je dit d'autant plus que je venais de découvrir, dans la presse écrite et dans une émission télé, une qualité prouvant ultérieurement l'humanisme de mon candidat idéal : son intérêt pour le cinéma d'auteur.

En effet, Stefano Rodotà n'hésite pas à expliquer le titre de son dernier livre La solidarietà è un'utopia necessaria - "La solidarité est une utopie nécéssaire" - par l'exemple de Sandra, personnage magistralement interprété par Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit des frères Dardenne (ici, la bande-annonce officielle). Sortant d'un congé de maladie pour dépression, menacée de licenciement après avoir été pressée comme un citron et ne pouvant pas trop compter sur la solidarité de ses collègues auxquels l'entreprise a promis une prime mensuelle en échange de la suppression de son poste, Sandra renonce pourtant à une réintégration qui causerait le renvoi d'un camarade encore plus précaire. Et en dépit du chômage qui l'attend, « On s'est bien battu ensemble ! Je suis heureuse », lance-t-elle (je cite de mémoire) en fin de film à son mari qui, avec une déléguée syndicale, l'a soutenue dans sa quête d'humanité et de dignité.

Oui : incroyable et pourtant vrai, c'est par ce chef-d'œuvre du cinéma social francophone que le sérieux et souriant Stefano Rodotà aime expliquer le sens profond de son ouvrage. C'est en cinéphile engagé, que le politique ayant su se tenir à l'écart de la « caste » nous invite à adopter cette "utopie nécessaire" pour recoudre un tissu social déchiré par l'ultra-libéralisme égoïste et destructeur.

Et si, au delà de nos préférences, on revenait au candidat qui vient "vraiment" d'être élu pour une petite comparaison ? Si on lui posait, justement, la question : et votre film, Signor Presidente ?

Auriez-vous, en tant qu'éminent juriste et premier représentant du Beau Pays, un bon film à nous conseiller ?

Quel serait, selon Sergio Mattarella, le long-métrage le plus conforme à sa généreuse - et, nous n'en doutons pas, sincère - promesse d'engagement pour les plus faibles ? 

____________________

(*) Capture d'écran montrant un souriant président de la République à côté d'un Matteo Renzi encore plus enjoué. Le sénateur Mauro Mauri aurait-il donc raison de voir dans le nom de Sergio Mattarella (Il Fatto Quotidiano du 7 février 2015) l'anagramme Matteo si rallegra, Matteo se réjouit ?

 

 

 

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