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MA MAISON SUR LA CÔTE D'AZUR
9 juin 2017

SUR FULVIO ABBATE

 

ZERO_MAGGIO_A_PALERMO_COUV

 

Écrirai-je un jour un long billet sur Fulvio Abbate ? Je l'ignore et, pour l'heure, je ne consacre ici que quelques lignes à cet écrivain-journaliste-critique-philosophe qui en mérite sûrement davantage.

Je viens de lire Zero maggio a Palermo - son premier roman de 1990 réédité cette année par La nave di Teseo - après avoir dégusté le bien plus récent Intanto anche dicembre è passato (2013) et découvert sur internet sa «Teledurruti» pour le moins étonnante...

La raison première de mon intérêt pour cet inclassable palermo-romain ? Palerme, bien entendu ! Une ville - notre ville - à laquelle Fulvio Abbate n'aurait pu offrir un tribut plus intimement poétique :

«[…] vogliamo mettere Palermo con le altre città siciliane ? Palermo è indubbiamente la più commovente, e poi a Palermo sono nato io, Ale, l'adolescente più struggente, buono, morbido, comunista, solo, e adesso pure innamorato...» (1)

«[…] voulons-nous comparer Palerme aux autres villes siciliennes ? Palerme est sans aucun doute la plus émouvante, et puis c'est à Palerme que je suis né, moi, Ale, l'adolescent le plus déchirant, le plus aimable, le plus tendre, le plus communiste, le plus seul et maintenant même amoureux...»

Ou, encore sur cette capitale sicilienne pas si lointaine de la Ville Lumière :

«Fra l'altro, e non lo dico per compiacenza, Palermo talvolta sembra davvero Parigi: andate in via Libertà e constatate lo stesso ciondolare dei passanti, le stesse foglie morte davanti ai cancelli delle ville, e le vetrine dove si srotolano le stoffe fantasia. E non solo: sempre nella stessa strada c'è la terrazza di un bar ai cui tavolini le ragazze di Palermo siedono per conversare davanti a un caffè o a una granita di limone.» (2)

«Entre autre, et je ne dis pas cela par complaisance, Palerme ressemble vraiment à Paris : allez via Libertà et notez la même nonchalance des passants, les mêmes feuilles mortes devant les grilles des villas, et les vitrines où se déroulent les étoffes fantaisie. Et encore : il y a dans la même rue la terrasse d'un bar où les filles de Palerme s'installent et conversent devant un café ou une granite au citron.»

Mais bien d'autres raisons nourrissent mon intérêt à l'égard de ce « libre-situationniste » (3) avec qui j'aurais sans doute beaucoup échangé, si nous nous étions connus picciotti pendant ces mémorables seventies palermitaines que l'on aurait su à peine imaginer.

Ce sont là des raisons dont le nombre et/ou l'incertitude rendraient mes propos interminables. En encourageant mes visiteurs les plus italianistes et motivés à mieux connaître Fulvio Abbate, je termine donc ce billet qui n'est peut-être pas si court avec un regret qui, bien que sans doute universel, n'est finalement pas si insoutenable : celui de ne pouvoir, aujourd'hui comme depuis la nuit des temps, communier pleinement avec quelqu'un dont les mérites vous semblent pourtant prépondérants...

____________________

(1)(2) Fulvio Abbate, Zero maggio a Palermo, La nave di Teseo, 2017, Milano

(3) Fulvio Abbate a fondé en 2010 le mouvement Situazionismo e Libertà, dont le symbole a été spécialement dessiné par un certain Georges Wolinski...

 

 

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