LIEUX D'AISANCE

J'avoue avoir longtemps hésité avant d'écrire ce billet, car son sujet pourrait déplaire à certains citoyens d'un Hexagone jouissant pourtant, depuis bien des années, de mon indéfectible affection en dépit de ses éventuelles erreurs, négligences ou contradictions.

Finalement, c'est mon envie tout aussi tenace de poursuivre "le meilleur du meilleur" pour ma France d'adoption qui me pousse, aujourd'hui, à discourir... de certains lieux d'aisance de la patrie de la classe et du raffinement.

Dans la première des deux photos illustrant ce billet, voici donc un détail des toilettes d'une grande surface azuréenne. Si, sauf erreur de ma mémoire visuo-olfactive, ce lieu n'a jamais joui d'une propreté ni d'un parfum dignes d'une partie du monde se prétendant plutôt civilisée, sa réputation a risqué de bien dégringoler à cause de la présence, le jour de mon cliché, d'une bestiole ayant accompli son cycle vital sur le bord de l'un de ses éviers.

On pourra par contre voir, dans la photo de droite prise dans une autre ville azuréenne un peu plus proche de la frontière italienne, les toilettes d'un café pas spécialement branché tenu, comme par hasard, par des Transalpins.

L'évier, à forme de tasse à café, est équipé d'un beau robinet à détection automatique. Il est aussi surmonté d'un amusant miroir - imitant la fumée d'un expresso - qui, lui, ne paraît pas sur la photo : mais l'on me fera sans doute confiance sur ce détail, ainsi que sur l'impeccable propreté des lieux.

Ceci dit et regardé, loin de moi l'idée de partager certaines généralisations concernant les commodités françaises : par exemple celle, circulant dans le web, selon laquelle on dit en France "aller aux toilettes" au pluriel « parce qu'il faut en faire quatre pour en trouver une propre ».

Cela me semble effectivement exagéré, d'autant plus que j'ai pu récemment constater une propreté à toute épreuve dans des établissements français tenus par des personnes en situation de handicap.

Le fait est que ma très personnelle comparaison entre toilettes et toilettes a été, ces derniers temps, majoritairement et malheureusement défavorable à celles en bleu-blanc-rouge. Je me permets donc, pour terminer, une simple question-proposition : ne serait-il pas temps que certains hyper-cocoricos fassent disparaître - avec, par exemple, un bon produit à WC - le qualificatif "sale" qu'ils associent si souvent au mot "étranger" ?