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MA MAISON SUR LA CÔTE D'AZUR
21 décembre 2021

TOUS UNIS CONTRE LES BARBARIES

 

QUAI_DES_ETATS_UNIS

 

En se baladant le long du bord de mer de Nissa la Bella on peut voir, gravée dans le marbre, une inscription : « VILLE DE NICE - Pour commémorer la décision prise par la République des États-Unis, sur l'initiative du Président Woodrow Wilson, de participer au conflit mondial de la civilisation contre la barbarie, le Conseil de Nice réuni le 30 avril 1917 sous la présidence de M. le Général F.Goiran, Maire, a décidé d'appeler à l'avenir le Quai du Midi : QUAI DES ÉTATS-UNIS ».

Dans ce prolongement de la célébrissime Promenade des Anglais, c'est donc une incitation à ne pas céder à la « barbarie » que l'on adresse au promeneur.

1917, c'était la première guerre mondiale, la « der des ders » qui n'a malheureusement pas été la dernière et à laquelle avait également participé, du côté de la « civilisation », l'Italie de Cesare Battisti.

 

CESARE_BATTISTI_1897 

Cesare Battisti en 1897

 

Patriote, député socialiste voué à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs du Trentin et, dès 1915, officier de l'armée italienne, cet irrédentiste père de trois enfants est capturé en 1916 par les Austro-Hongrois. Accusé de trahison (né en 1875 à Trente, alors autrichienne, il avait quitté la ville en 1914), Battisti est condamné à mort et exécuté par pendaison dans le Château du Bon-Conseil de sa ville natale (voir Wikipédia en français et en italien).

Une bien triste page de l'histoire transalpine que j'ai voulu évoquer dans mon deuxième roman Vert Blanc Rouge d'Azur. Extrait :

« Et puis il y avait l’histoire d’Italie, dont Antoine avait quelques notions grâce à un manuel scolaire qu’il avait tenu à acheter lors d’un voyage en Sicile : le futur policier y avait appris qu’une bonne partie de la Botte dont il était originaire avait subi la domination autrichienne, et que des irrédentistes – parmi lesquels le socialiste Cesare Battisti – avaient été exécutés par leurs oppresseurs pendant la Grande Guerre.

Plus tard, dans un hors-série retraçant ce conflit, Antonio était tombé sur une photo de la pendaison de ce martyr. Il avait alors à jamais rejeté la peine de mort et condamné les conquérants de toutes sortes.

Près du corps du patriote qu’il venait d’étrangler avec un engin aussi étrange que terrifiant, le bourreau en chapeau melon posait tout sourire, avec d’autres affreux en uniforme ou en civil, pour cet atroce "direct" de l’époque. Comme l’humanité peut être abominable, s’était alors dit le jeune garçon qui ignorait encore combien, dans sa future carrière policière, cette aversion définitive pour les tueurs de patriotes et pour la peine capitale lui aurait nui. » (*)

C'était là une barbarie infligée à une Italie que l'on aurait bien aimé voir, deux décennies et des poussières plus tard, du "bon côté" contre d'autres barbaries.

Mais pour revenir à nos jours, à Nice, à son Quai des États-Unis et à son inscription commémorative, nous ne pouvons que partager ce sentiment de gratitude à l'égard d'un grand pays dont on souhaite qu'il soit, lui aussi, toujours du bon côté.

Mais oui, France, Italie, États-Unis et tutti quanti : si nous étions tous bien plus unis contre les barbaries que contre... la "vie chère" d'un certain slogan publicitaire ?

____________________

(*) Pourquoi se contenter d'un extrait de Vert Blanc Rouge d'Azur quand on peut le lire en entier, librement et gratuitement, en cliquant ICI ou en page d'accueil ?

VERT_BLANC_ROUGE_D_AZUR_COUV_1

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