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MA MAISON SUR LA CÔTE D'AZUR
22 mars 2014

MA LIBERTÉ SUR LA CÔTE D'AZUR

 

LIBERTE NICE

 

Dans une rue de Palerme, avec mon père. « Cette ville est à moi ! », avais-je solennellement proclamé en regardant ces pavés qu'une rare pluie faisait briller. J'avais huit ou neuf ans ans et Mai-68, qui aurait duré en Italie bien plus qu'en France, était encore loin.

Étonné, papa m'avait lancé un regard en coin : je ne lui avais pas encore dit que notre instit, qu'on appelait professore puisqu'il était vraiment licencié en Lettres, venait de nous expliquer qu'une ville ne peut qu'appartenir à ses habitants. Toutes les villes et tous leurs habitants, avait-il précisé. Il fallait les respecter ces villes, ne pas les vandaliser ou les salir. Mais elles étaient bien à ceux qui les habitaient ; et aussi, un peu, à ceux qui les aimaient.

C'était donc clair : j'étais copropriétaire de ma ville, d'autant plus que j'y avais vu le jour.

Et aujourd'hui, cette Nissa la Bella que j'affectionne m'appartient aussi, même si, évidemment, mes sentiments à son égard ne peuvent valoir ceux d'un autochtone ou d'un « identitaire ».

En ce sens, la statue de la Liberté que l'on vient d'installer en front de mer pourrait également être à moi... si cette réplique de l’œuvre monumentale d'Auguste Bartholdi offerte par la France aux États Unis n'était pas si réduite: à peine 1,35 mètres de haut contre les 46,5 de la "Liberté éclairant le Monde" new-yorkaise !

Est-ce assez pour les résidents et les amoureux de Nice ? Ne serait-elle pas trop petite, la Liberté sur la Côte d'Azur ? Et que répondre à ceux qui entrevoient là une métaphore ?

La culture ne faisant pas défaut dans le chef-lieu des Alpes Maritimes (université avec ses facultés humanistes, associations progressistes, musées, théâtres, salles de conférences, cinémas de qualité etc.), la démocratie azuréenne ne devrait pas être en danger. Il est vrai, par contre, que les articles de certains journaux sur l'allergie aux cyprès ou sur les bonheurs du jardinage, à la une et en gros caractères comme pour une troisième guerre mondiale, ne sont pas là pour élever l'esprit critique de la middle class locale.

Sans compter le penchant hyper-sécuritaire que soutient depuis toujours une telle presse : les Français - et même les Américains, malgré leur Liberté bien plus majestueuse que sa copie niçoise - devraient mieux évaluer les effets de certaines peurs bien médiatisées sur leur liberté tout court...

Quant à moi, que dire ? Au fond et malgré ces réserves, j'aime assez ma Liberté sur la Côte d'Azur. Si elle est petite, elle ne pourra que grandir.

Serge Reggiani, Ma liberté (YouTube)

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